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Une bouffée d’air inattendue souffle sur la capitale congolaise. Depuis quatre jours, les artères de Kinshasa semblent fluides, calmes, presque méconnaissables. En cause : le déplacement collectif des autorités civiles et militaires vers la ville minière de Kolwezi, dans la province du Lualaba.
Gyrophares absents, circulation apaisée
Dans les rues de Kinshasa, le changement est palpable. Pour de nombreux habitants, la disparition temporaire des cortèges officiels, souvent synonymes de klaxons intempestifs, routes bloquées et passage en force, a permis une circulation plus fluide. Un phénomène qui alimente une réflexion plus large sur le rôle perturbateur que peuvent jouer certaines pratiques protocolaires dans la vie urbaine.
"Batikala kuna !": les Kinois soulagés…
Sur les réseaux sociaux comme dans les quartiers populaires, un refrain revient en chœur : " Batikala kuna " (qu’ils restent là-bas). Une formule teintée d’ironie qui exprime un soulagement certain, mais aussi un reproche implicite envers une présence perçue comme pesante au quotidien.
À l’autre bout du pays, le ressenti est bien différent. À Kolwezi, l’afflux des délégations nationales a transformé la ville en zone à haute densité sécuritaire. Barricades, ralentissements, limitations de circulation… Les Lualabais dénoncent une paralysie temporaire de leur mobilité: " Barudi Kinshasa" (qu’ils retournent à Kinshasa), scandent certains, excédés par la présence de cortèges venus d’ailleurs.
Cet épisode, aussi bref que symbolique, met en lumière un paradoxe: là où l’autorité cherche à incarner l’ordre, elle devient parfois involontairement vecteur de désordre. La situation relance les débats sur la mobilité urbaine, la gouvernance de proximité et la nécessité de pratiques plus respectueuses de l’espace public.
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