‎L’annonce a résonné comme un cri du cœur. Au lendemain de la prise stratégique de la ville d’Uvira par les rebelles de l’AFC/M23, le Secrétariat permanent de l’Union sacrée de la Nation (USN), plateforme politique soutenant le président Félix Tshisekedi, a lancé un appel vibrant à une « mobilisation totale » sur l’ensemble du territoire national.

‎Dans un contexte de tension croissante à l’est du pays, l’USN appelle les Congolais à descendre massivement dans les rues le vendredi 19 décembre 2025 pour une grande marche pacifique nationale. Objectif: dénoncer l’agression armée, réaffirmer l’unité nationale et manifester un soutien indéfectible à la souveraineté de la République démocratique du Congo.
‎
‎« Cette marche patriotique, avec banderoles, pancartes et calicots attestant notre amour pour la patrie, aura lieu dans la Ville de Kinshasa, capitale de la République, dans tous les chefs-lieux des Provinces, y compris dans les territoires occupés, ainsi que dans la Diaspora », a déclaré André Mbata, secrétaire permanent de l’USN.
‎
‎Une mobilisation d’ampleur mondiale

‎L’appel dépasse les frontières nationales. L’USN invite la diaspora congolaise à se joindre à cette démonstration de solidarité dans les grandes villes du monde, notamment en Afrique du Sud, Allemagne, Angola, Belgique, Burundi, Canada, Chine, Congo-Brazzaville, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Kenya, Luxembourg, Pays-Bas, Ouganda, Russie et Tanzanie.
‎
‎Ce mouvement se veut un sursaut patriotique, une réponse populaire à ce que le gouvernement qualifie d’« agression planifiée » contre l’intégrité territoriale du pays. La prise d’Uvira, ville stratégique au bord du lac Tanganyika, marque une escalade majeure dans le conflit qui secoue l’est de la RDC depuis plusieurs années.

‎Un test pour l’unité nationale

‎Alors que les regards se tournent vers Kinshasa, cette marche pourrait devenir un moment charnière pour la cohésion nationale. Elle interroge aussi la capacité des institutions à canaliser la colère populaire dans un cadre pacifique, à l’heure où les tensions ethniques et les frustrations sociales restent vives.
‎
‎L’USN, en première ligne du soutien au président Tshisekedi, entend faire de cette mobilisation un symbole d’unité et de résilience face aux menaces extérieures. Reste à savoir si l’appel sera entendu et suivi dans les territoires encore sous contrôle rebelle.
‎
‎Roger AMANI