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JUSTICE
Roger AMANI

Publié le Dimanche 14 septembre 2025

Nombre de lectures: 379

RDC: L’AFC/M23 installe sa propre justice, Kinshasa fulmine

‎Alors que les négociations de paix piétinent à Doha, l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) vient de franchir un nouveau seuil dans sa stratégie de consolidation territoriale: l’organisation d’un test d’évaluation pour l’accession à la magistrature dans les zones qu’elle contrôle. Une initiative qui fait bondir Kinshasa, mais que le mouvement rebelle revendique comme un droit souverain.

‎Ce dimanche 14 septembre, près de 800 candidats se sont présentés à l’Université de Goma pour participer à un examen organisé par la Commission de Relance de la Justice de l’AFC/M23. Objectif affiché: rebâtir un appareil judiciaire « neutre, crédible et accessible » dans les territoires sous contrôle rebelle.

‎« L’ouverture des activités judiciaires ne devrait étonner personne. Elle rentre dans la nature même de la personnalité juridique internationale dont jouit l’AFC/M23 », a déclaré Délion Kimbulungu, président de ladite commission.

‎Une déclaration qui sonne comme une provocation pour Kinshasa. Le Conseil supérieur de la magistrature a immédiatement répliqué, dénonçant une « reconstitution illégale du pouvoir judiciaire » et rappelant que seul l’État congolais est habilité à nommer des magistrats sur l’ensemble du territoire national.

‎Une justice parallèle en pleine guerre

‎Dans un contexte de conflit armé persistant au Nord-Kivu, cette opération judiciaire soulève des questions brûlantes: l’AFC/M23 cherche-t-elle à légitimer son autorité par des institutions parallèles? Ou s’agit-il d’un coup de communication pour renforcer son image auprès des populations locales?

‎Pour les analystes, cette initiative marque une rupture nette avec les principes de souveraineté nationale. Elle pourrait accentuer la fragmentation institutionnelle du pays et compliquer davantage les pourparlers de paix déjà fragiles.

‎Entre légalité et légitimité

‎L’AFC/M23 invoque l’article 19 de la Constitution congolaise pour justifier son démarche, affirmant garantir à chaque citoyen l’accès à la justice. Mais dans un territoire arraché par les armes, cette prétention à la légalité fait grincer des dents.

‎« Personne ne se rendra justice. La neutralité du secteur judiciaire est assurée dans les territoires libérés », insiste Kimbulungu.

‎Une neutralité difficile à croire dans un contexte où les combats se poursuivent, les civils sont pris en étau, et les institutions étatiques sont absentes. Pour Kinshasa, cette tentative de refondation judiciaire est une ligne rouge franchie.

‎Roger AMANI

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Roger AMANI

Publié le Dimanche 14 septembre 2025

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