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Alors que le feu couve à l’Est de la République démocratique du Congo, une proposition détonante relance les inquiétudes sur la balkanisation du pays. Le groupe armé M23/AFC, au cœur des tensions régionales, aurait proposé, selon des sources diplomatiques et politiques de gérer les provinces du Nord et du Sud-Kivu comme une entité autonome pendant huit ans.
Une initiative qui dépasse le simple compromis de paix, et s’apparente, pour certains, à une tentative de démembrement territorial.
Face à ce projet controversé, les réactions sont vives, virulentes, parfois brutales. L'opposant Prince Epenge, figure de la coalition Lamuka et président du parti ADDCONGO, n'a pas mâché ses mots:
« La revendication de l’AFC/M23 de gérer les deux Kivu comme une entité autonome pendant 8 ans, c’est une folie pure. Une insulte au combat de Lumumba, et un pas décisif vers la balkanisation du pays. »
Son ton est clair, sa ligne est rouge. Pour Epenge, céder à une telle exigence reviendrait à sceller le déclin de la souveraineté congolaise. Et il ne s'arrête pas là:
« Nous préférons la fin du monde que d’assister à l’émiettement du Congo. Dites à Nanga qu’il y a moyen de combattre une dictature sans vendre son âme et ses terres au diable. »
Le message est lourd de symboles, et s’adresse autant à la classe dirigeante qu’aux partenaires internationaux. Le Congo, selon lui, ne doit pas se résoudre à troquer sa souveraineté contre une paix illusoire.
Dans cette même salve verbale, il convoque Einstein pour évoquer l’impasse politique:
« Aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l'a engendré. Si Félix Tshisekedi n’est pas une solution, Nanga et ses créateurs ne le seront jamais. »
Entre diplomatie molle à Doha et avancées musclées du M23 sur le terrain, la RDC semble engagée dans un duel asymétrique où chaque mot, chaque geste devient explosif. Pendant que l’armée (FARDC) tente de contenir l’insurrection et que les populations civiles vivent dans l’angoisse d’un nouvel embrasement, certains s’inquiètent: jusqu’où ira le pouvoir central pour préserver l’unité nationale ? Et surtout, que cache vraiment la proposition des huit ans d’autonomie : un simple plan de stabilisation ou l’amorce d’un morcellement orchestré ?
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