‎Un vent de purge souffle sur les allées du pouvoir à Kinshasa. Ce mercredi, le Lieutenant-Général Franck Buamunda Ntumba, chef de la Maison Militaire du président Félix Tshisekedi, a été arrêté puis auditionné par le Conseil national de sécurité (CNS). Une interpellation explosive qui fait suite à celle du Lieutenant-Général Christian Tshiwewe, ancien chef d’état-major général des FARDC, tous deux soupçonnés d’être mêlés à un complot de grande ampleur visant directement le chef de l’État.

‎Une arrestation qui dévoile un malaise

‎L’arrestation de Buamunda Ntumba, considéré jusqu’ici comme l’un des piliers de la sécurité présidentielle, marque une escalade majeure dans une série d’événements troubles au sein des cercles militaires du pouvoir. Des accusations d’actes « d’une gravité exceptionnelle » ont été évoquées par les sources proches du CNS, sans que les détails ne soient encore révélés au grand public.

‎« C’est un séisme silencieux: le cœur militaire du régime est touché… et personne ne sait où cela va s’arrêter », confie un analyste sécuritaire basé à Kinshasa.

‎Proximité troublante et loyautés fracturées

‎La proximité entre Buamunda et Tshiwewe, tous deux membres influents de l’appareil militaire présidentiel, alimente les soupçons d’un réseau structuré au sein même de la Maison Militaire. Le fait que ces figures aient été mises en cause à quelques jours d’intervalle suggère que les services de sécurité ne sont plus considérés comme intouchables, et que la paranoïa sécuritaire atteint des sommets.

‎Vers une recomposition militaire?

‎‎Face à cette tourmente, le président Tshisekedi envisagerait une restructuration profonde des forces de défense et des services d’intelligence. Objectif: désamorcer les fractures internes, rétablir les équilibres et verrouiller l’ensemble de l’appareil répressif. Mais cette dynamique soulève déjà des critiques: certains y voient une tentative autoritaire de reprise en main, d’autres un sursaut salutaire face à un péril imminent.