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Le paysage politique congolais connait un tournant inattendu avec le rapprochement entre Martin Fayulu et Joseph Kabila. Deux anciens adversaires politiques, ayant souvent exprimé des visions radicalement opposées, semblent aujourd’hui trouver un terrain d’entente face à un ennemi commun : Félix Tshisekedi.
Un rapprochement qui intrigue
Pendant plusieurs années, Martin Fayulu a été un critique farouche du régime Kabila, dénonçant les fraudes électorales et les violations démocratiques sous sa gouvernance. Son combat pour la vérité des urnes en 2018, lui a valu une réputation d’opposant déterminé contre un système qu’il jugeait corrompu qui a donné son pouvoir à Félix Tshisekedi. Pourtant, la récente signature d’un communiqué conjoint entre Fayulu, Kabila, Moïse Katumbi et Delly Sesanga marque un tournant dans la recomposition de l’opposition politique.
Une opposition unifiée ou un jeu politique ?
Ce rapprochement soulève plusieurs interrogations. Est-il motivé par un calcul stratégique visant à renforcer une opposition fragilisée ? Ou reflète-t-il une véritable volonté de coopération pour instaurer un nouvel équilibre politique ? Fayulu lui-même s’est exprimé sur cette alliance en déclarant qu’il pourrait, sous certaines conditions, signer un communiqué avec Félix Tshisekedi si celui-ci acceptait un dialogue sincère pour mettre en place une cohésion nationale.
« C’est le Congo, c’est la paix, c’est le besoin pressant d’arrêter des tueries, massacres des Congolais, et c’est ça qui me fait signer (un communiqué conjoint) avec Joseph Kabila, Delly Sesanga, Moïse Katumbi, et demain je pourrais signer avec Félix Tshisekedi, s’il décide que nous nous mettons ensemble pour discuter, parler de la vérité, se réconcilier, et mettre en place la cohésion nationale au Congo », soulignait Martin Fayulu sur France 24.
La République Démocratique du Congo traverse une période délicate. Les difficultés économiques, les conflits sécuritaires à l’Est, et les querelles politiques internes alimentent un climat instable. Dans ce contexte, certains acteurs politiques cherchent à reconfigurer les alliances pour mieux peser dans les décisions à venir.
Le rôle de Joseph Kabila dans cette recomposition
Depuis son départ du pouvoir en 2019, Joseph Kabila a maintenu une influence discrète mais puissante sur le paysage politique congolais. Son parti, le PPRD, reste une force incontournable, bien que balloté par le régime Tshisekedi. Son rapprochement avec Fayulu pourrait être une tentative de repositionnement, à la veille de nouvelles échéances électorales (2028).
Quelle perception du peuple congolais ?
Ce rapprochement a déjà suscité de vives réactions. Une partie des citoyens y voit une opportunité de renforcer l’opposition face à Tshisekedi, tandis que d’autres dénoncent une manœuvre opportuniste, où les convictions s’effacent devant les intérêts du moment.
Si cette coalition venait à se formaliser, une question essentielle se poserait : qui en prendrait la tête ? Fayulu, qui s’est toujours présenté comme le candidat légitime des élections de 2018, pourrait prétendre à ce rôle. Cependant, Katumbi et Kabila, forts de leur passé politique et de leur influence, pourraient également chercher à peser dans cette dynamique.
Tshisekedi face à cette nouvelle alliance
L’initiative menée par Fayulu et Kabila risque de redistribuer les cartes dans l’opposition, mais comment Félix Tshisekedi réagira-t-il ? Le président pourrait soit ignorer cette alliance, soit chercher à renforcer son propre camp en ralliant d’autres figures politiques à sa cause.
Au-delà du rapprochement entre Fayulu et Kabila, la grande question reste celle de la crédibilité de cette nouvelle opposition. Les tensions du passé, les divergences de visions et les ambitions personnelles pourraient rapidement fragiliser cette union politique.
Quelle suite pour la RDC ?
Avec cette recomposition politique, la RDC s’engage dans une période d’incertitude. Si cette alliance aboutit à une véritable force d’opposition, elle pourrait jouer un rôle clé dans les futures batailles électorales. À l’inverse, si elle reste une union de circonstance, elle pourrait rapidement se dissoudre sous le poids des ambitions individuelles.
Ce rapprochement est-il un réel tournant pour l’avenir politique congolais, ou simplement une nouvelle manœuvre stratégique en vue des prochaines élections ? Seul l’avenir nous le dira.
*Ma lecture sur cette alliance stratégique aux perspectives incertaines des caciques de l'opposition congolaises* Connaissant les codes du jeu politique, l’alliance entre les farouches adversaires d’hier ne m’étonne guère. Cependant, il est incertain que cette fameuse alliance fasse long feu, justement en raison de ce qui est mentionné dans l’article : « les intérêts personnels ». Pour ma part, j’appelle cela des ambitions professionnelles. Cette alliance a aussi une portée pédagogique, notamment pour ceux qui pensent que la diversité politique finit toujours par devenir une affaire personnelle, de vengeance ou de chasse à l’homme. Elle démontre également que M. Fayulu semble avoir enfin compris les règles du jeu. J’ose même croire qu’il regrette amèrement le deal qu’il avait manqué en 2018, lui qui pensait que la politique pouvait se faire uniquement avec le cœur et des principes invariables. Cette alliance vaut tout de même la peine d’exister, car l’urgence pour l’ensemble des opposants reste le départ du président Félix Tshisekedi. Pourquoi ? Parce qu’on le perçoit comme égoïste, accaparant tous les pouvoirs à son seul profit, sans respecter aucun accord. Telle est ma lecture, en tant que chercheur dans le domaine.
*Ma lecture sur cette alliance stratégique aux perspectives incertaines des caciques de l'opposition congolaises* Connaissant les codes du jeu politique, l’alliance entre les farouches adversaires d’hier ne m’étonne guère. Cependant, il est incertain que cette fameuse alliance fasse long feu, justement en raison de ce qui est mentionné dans l’article : « les intérêts personnels ». Pour ma part, j’appelle cela des ambitions professionnelles. Cette alliance a aussi une portée pédagogique, notamment pour ceux qui pensent que la diversité politique finit toujours par devenir une affaire personnelle, de vengeance ou de chasse à l’homme. Elle démontre également que M. Fayulu semble avoir enfin compris les règles du jeu. J’ose même croire qu’il regrette amèrement le deal qu’il avait manqué en 2018, lui qui pensait que la politique pouvait se faire uniquement avec le cœur et des principes invariables. Cette alliance vaut tout de même la peine d’exister, car l’urgence pour l’ensemble des opposants reste le départ du président Félix Tshisekedi. Pourquoi ? Parce qu’on le perçoit comme égoïste, accaparant tous les pouvoirs à son seul profit, sans respecter aucun accord. Telle est ma lecture, en tant que chercheur dans le domaine.
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