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119 morts. 119 vies fauchées à Ntoyo. Et pourtant, rien. Pas de deuil national. Pas de mobilisation. Pas même une larme officielle. Juste un communiqué tiède, balancé sur les réseaux sociaux comme on jette un mouchoir usé. Voilà où nous en sommes: la mort des Congolais est devenue un bruit de fond. Un écho lointain que l’on ignore, comme si notre propre peuple était devenu invisible.
À l’Est, les massacres s’enchaînent avec une régularité glaçante. M23, ADF, État Islamique… les bourreaux changent, mais le sang coule toujours. Et pendant ce temps, la RTNC, notre télévision nationale, préfère diffuser des cérémonies officielles et des discours creux. Pas un mot sur les charniers. Pas une image sur les villages décimés. Le silence médiatique est assourdissant, orchestré par un État qui semble avoir troqué la compassion contre la communication.
Le massacre de Ntoyo n’est pas une tragédie isolée. C’est un symptôme. Celui d’un pays qui s’habitue à l’horreur, qui digère l’indicible, qui normalise l’inacceptable. Et ce mutisme officiel est une insulte à la mémoire des victimes. Ces hommes, ces femmes, ces enfants avaient un nom, une histoire, une humanité. Ils méritent plus qu’un tweet. Ils méritent justice, reconnaissance, et surtout, un État qui se lève enfin pour les défendre.
Alors, posons la vraie question: jusqu’à quand allons-nous tolérer cette indifférence criminelle? Jusqu’à quand allons-nous laisser nos morts être enterrés dans l’oubli? Il est temps de briser le cycle. De réveiller les consciences. De réclamer des comptes. Parce que banaliser la mort, c’est tuer deux fois.
Par Roger AMANI – Journaliste et éditorialiste, spécialiste en communication politique, CEO & expert en stratège électorale.
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