Le silence assourdissant du gouvernement congolais face au naufrage d'un convoi de trois pirogues motorisées sur le lac Tumba, survenu mercredi 11 juin près de Bikoro, suscite une vive indignation. Cet accident aurait fait au moins une cinquantaine de morts et plusieurs centaines de disparus, selon des bilans provisoires de la société civile.

À ce jour, aucune réaction officielle, ni message de condoléances, ni annonce d'assistance aux survivants n'a été émise par les autorités nationales. Une absence de communication qui contraste vivement avec les discours habituels sur la cohésion et la solidarité nationales.

La coordination provinciale du Panel des experts de la société civile de l’Équateur (PESOCIVEQ) a rapporté un bilan provisoire de 52 morts et des centaines de disparus. Les pirogues transportaient la dépouille d'une femme vers le village d'Ikoko-Bonginda et avaient quitté le port de Bikoro vers 14h. L'administrateur du territoire de Bikoro, Justin Mputu, a confirmé le naufrage, faisant état d'une trentaine de corps repêchés par des pêcheurs volontaires. Les appels du PESOCIVEQ à l'aide des autorités provinciales et nationales sont restés sans réponse.

Alors que la tragédie se déroulait, le gouvernement de la République, réuni en Conseil des Ministres à Kolwezi ce vendredi, semblait éloigné de ces préoccupations. Parallèlement, à Kinshasa, les dirigeants de l'Union sacrée, sous la houlette du secrétaire permanent André Mbata, festoyaient pour l'anniversaire du Président Félix Tshisekedi ce 13 juin.

Cette apparente déconnexion entre les célébrations de la capitale et le drame humain dans l'Équateur a choqué l'opinion publique, qui dénonce une fois de plus l'inaction des institutions face aux catastrophes récurrentes et au mépris apparent pour la vie humaine en RDC.