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Quand la diplomatie devient un exercice d’équilibrisme verbal, certains ne prennent pas la peine d’enfiler les gants. Mahoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni et commandant des forces terrestres, a fait une déclaration qui résonne comme un coup de canon dans le silence régional: l’Ouganda n’a jamais envisagé d’attaquer la République démocratique du Congo… mais s’il l’avait voulu, il y serait déjà.
“Nous serions déjà à Kinshasa”: la négation qui claque comme une menace
« Nous n'avons JAMAIS prévu d'attaquer la RDC. Si tel avait été le cas, vous pouvez être sûrs que nous serions déjà à Kinshasa. »
En une phrase, le général Mahoozi nie toute velléité belliqueuse tout en affirmant la capacité d’occupation militaire. Derrière ce ton de façade apaisée, le sous-texte ne trompe pas: c’est un rappel brutal de la supériorité militaire que revendique Kampala.
Accords régionaux et diplomatie musclée
« L’Ouganda respecte ses accords bilatéraux avec la RDC ainsi que ceux de la CAE. »
Rassurant? Pas vraiment. Car dans cette même déclaration, Mahoozi navigue entre apaisement diplomatique et démonstration de force implicite. À une époque où les accords de Nairobi et Luanda s’enlisent, un tel discours sonne davantage comme une mise en garde stratégique qu’un acte de foi en la paix régionale.
Les FARDC louées... au détriment du Kenya
« Je dois dire que l’armée congolaise (FARDC), même si elle a quelques problèmes... est 10 fois meilleure que l’armée kenyane. »
Compliment à double tranchant. D’un côté, un soutien verbal inattendu aux FARDC; de l’autre, un désaveu cinglant envers les troupes kényanes, pourtant partenaires dans les missions régionales. Kampala semble ainsi conforter Kinshasa tout en désavouant Nairobi. De quoi fissurer l’unité fragile de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), déjà éprouvée par les crises sécuritaires.
Un message codé à double détente?
Entre menace déguisée, flatterie ambiguë et ironie militaire, Mahoozi Kainerugaba semble signer un nouvel épisode dans le feuilleton des tensions sous-régionales. Aucun tir, aucun drone… mais des phrases qui claquent plus fort qu’une salve d’artillerie.
Officiellement, Kinshasa peut se réjouir d’un tel appui militaire inattendu. Mais dans les couloirs du pouvoir congolais, l’écho de cette déclaration pourrait susciter autant de crispations que de soulagements. Quand l’histoire récente rappelle l’implication ancienne de l’Ouganda dans les conflits congolais, la mémoire collective ne s’efface pas en un tweet.
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