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Dans une série de déclarations musclées publiées sur son compte X le jeudi 24 juillet, le général Mahoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni et chef de l’armée ougandaise (UPDF), a lancé une série d’attaques verbales qui pourraient enflammer les relations entre l’Ouganda, la RDC et ses voisins.
Entre remise en cause de la diplomatie internationale et revendications territoriales, l’homme fort de Kampala semble vouloir tester les limites de la géopolitique régionale.
Une diatribe virulente contre les puissances étrangères
Dans son premier message, Mahoozi Kainerugaba a déclaré sans détour:
“Ni le Qatar ni les États-Unis ne peuvent trancher pour neuf pays africains voisins de la RDC et susceptibles d'avoir des problèmes avec elle. Washington et Doha ne valent rien sans l’EAC et la SADC.”
Cette sortie signe un rejet clair des accords et médiations internationaux, notamment ceux menés à Doha pour tenter de désamorcer la crise entre Kinshasa et Kigali. Elle place les organisations africaines régionales, EAC (Communauté d'Afrique de l'Est) et SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe), comme seuls interlocuteurs légitimes à ses yeux.
L’UPDF désavoue les négociations de paix
Le général ne s’est pas arrêté là. Il a enfoncé le clou:
“L’UPDF ne reconnaît et ne respecte certainement pas les accords de Doha!”
Une phrase qui soulève de vives inquiétudes quant à la posture militaire de l’Ouganda dans le dossier congolais. Alors que les tensions à l’Est de la RDC persistent, cette déclaration jette une ombre sur tout espoir de résolution diplomatique appuyée par des acteurs extra-africains.
Une revendication explosive sur Kisangani
Mais c’est le dernier message de Mahoozi qui risque de provoquer un véritable séisme diplomatique:
“En fin de compte, Kisangani sera réunie à l’Ouganda!”
Une phrase qui évoque une annexion ou une réunification territoriale aux relents impérialistes. Kisangani, grande ville congolaise et carrefour historique stratégique, devient soudain l’objet d’une déclaration de souveraineté implicite. Ce propos brutal pourrait réveiller les cicatrices encore ouvertes du conflit ougando-congolais de 1999–2003, et relancer les vieux fantasmes de redécoupage régional.
Ces prises de position, jugées provocatrices et déstabilisantes par plusieurs observateurs, pourraient rapidement cristalliser les tensions diplomatiques et militaires dans la région des Grands Lacs. Mahoozi, habitué des tweets à caractère belliqueux et nationaliste, semble franchir un nouveau cap dans la rhétorique de confrontation.
Réactions attendues… et silence du côté de Kinshasa
Alors que ces déclarations enflamment déjà les réseaux sociaux, ni le gouvernement ougandais ni les autorités congolaises n’ont encore officiellement réagi. Le silence de Kampala pourrait être interprété comme un acquiescement tacite, tandis que Kinshasa, déjà fragilisé par l’ouverture du procès Kabila, pourrait se retrouver dans une posture diplomatique délicate.
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