Le rapport annuel 2025 de l’ONG Journaliste en Danger (JED), publié ce samedi 22 novembre, dresse un bilan sombre de la situation des journalistes en République Démocratique du Congo, et alerte sur une réalité inquiétante : les conditions d’exercice du journalisme restent précaires, malgré la baisse du nombre global de violations.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019, 12 journalistes ont été assassinés et 4 portés disparus, selon JED. En comparaison, 15 journalistes ont été tués et 2 portés disparus durant les 18 années du régime de Joseph Kabila.
- Sous Tshisekedi : 1 journaliste tué tous les 7 mois
- Sous Kabila : 1 journaliste tué tous les 14 mois
Ce rythme de violences plus soutenu en période plus courte inquiète fortement les défenseurs de la liberté de la presse.
Moins de cas, mais toujours zéro justice
Le rapport souligne tout de même une baisse significative des violations de la liberté de la presse : 214 cas sous Tshisekedi contre 2 006 cas sous Kabila. Cependant, aucun des meurtres ou disparitions de journalistes recensés n’a été élucidé à ce jour. Les enquêtes, quand elles existent, sont jugées superficielles ou abandonnées en cours de route.
JED appelle à une action urgente et concrète des autorités congolaises :
- Création d’un mécanisme national de protection des journalistes
- Lancement d'enquêtes indépendantes et sérieuses
- Poursuites judiciaires contre les auteurs des violences
L’ONG conclut que les journalistes ne doivent plus être vus comme des ennemis, mais comme des piliers de la démocratie dont la sécurité est non négociable.
« Tant que les crimes contre la presse resteront impunis, la peur continuera d’étouffer la liberté d’expression », alerte le rapport.
Rédaction
