Le président rwandais Paul Kagame est arrivé ce mercredi à Washington, pour une rencontre diplomatique de haute voltige. Il doit participer ce jeudi 4 décembre à une réunion tripartite avec le président américain Donald Trump et son homologue congolais Félix Tshisekedi, en marge de la signature de l’accord de Washington, censé mettre fin à la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Cette rencontre, organisée à la Maison Blanche, intervient dans un climat de méfiance et de scepticisme. Si l’accord est présenté comme une avancée majeure vers la paix, il suscite de vives critiques au sein de la société civile congolaise, qui dénonce un processus opaque et une marginalisation des victimes du conflit.
Un accord sous surveillance
Le texte, fruit des négociations menées dans les coulisses de Washington et de Doha, vise à désamorcer les tensions entre Kinshasa et Kigali, tout en intégrant des engagements sécuritaires et économiques. Mais pour de nombreux observateurs, la présence de Kagame à la table des négociations soulève des interrogations, alors que le Rwanda est régulièrement accusé de soutenir les rebelles du M23, actifs dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Sur le terrain, les violences se poursuivent. À Kaziba, Katogota ou Kamanyola, les civils continuent de tomber sous les bombes. Le prix Nobel de la paix Denis Mukwege a récemment dénoncé une « souffrance immense » et appelé à une enquête indépendante pour juger les responsables des atrocités.
Une paix fragile
La participation de Paul Kagame à cette cérémonie de signature est perçue par certains comme une tentative de légitimation diplomatique, alors que les accusations d’ingérence militaire pèsent lourd. Pour d’autres, elle représente une opportunité de désescalade, à condition que les engagements soient suivis d’actes concrets.
À quelques heures de la signature, une question reste en suspens: cet accord marquera-t-il le début d’un apaisement durable ou ne sera-t-il qu’un nouvel épisode dans la longue série des paix précaires dans la région des Grands Lacs?
Roger AMANI
