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Près de trois décennies se sont écoulées depuis que la terre de Kasika saigne encore du massacre du 24 août 1998. Trois décennies d’attente, trois décennies de silence, trois décennies d’errance des âmes de plus d’un millier d’innocents assassinés dans une barbarie indescriptible. Et pourtant, à ce jour, aucune enquête sérieuse, aucune justice rendue, aucune réparation digne n’a été entreprise.
Comme le rappelle le Rapport Mapping des Nations Unies (2010), les crimes commis dans le territoire de Mwenga, et particulièrement à Kasika, « pourraient être qualifiés de crimes contre l’humanité, voire de crimes de génocide » (ONU, 2010, § 518). Et pourtant, le monde détourne encore le regard.
Une plaie ouverte dans la mémoire collective
Alors que la République Démocratique du Congo continue de faire face à l’agression venue du Rwanda et au cycle infernal des guerres répétées, la mémoire de Kasika demeure une plaie ouverte. Les morts de Kasika ne sont pas des chiffres figés dans un rapport ; ce sont des enfants arrachés à la vie, des vieillards exterminés, des mères mutilées, des pères sacrifiés, et même des guides spirituels décimés dans leurs sanctuaires.
Le 24 août n’est pas pour le peuple Banyindu une simple date dans le calendrier : c’est une cicatrice inscrite au fer rouge dans notre mémoire collective. C’est le jour où notre communauté a payé le prix de son existence dans l’indifférence quasi-totale de la communauté nationale et internationale. Comme l’écrit Aimé Césaire, « un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir». Pour nous, ce jour est un appel à la mémoire, un cri de dignité, et surtout une exigence de justice réparatrice.
Le poids de la négation : une blessure supplémentaire
Plus grave encore, alors que nous portons ce fardeau de douleur, certains osent minimiser, falsifier ou nier cette tragédie. Nous n’oublions pas les propos tenus au début des années 2000, lorsqu’un haut prélat religieux, Monseigneur Jérôme Gapangwa, alors évêque d’Uvira, avait qualifié le massacre de simples émeutes ayant causé « deux morts ». Ces paroles, reprises à l’époque par l’ambassade des États-Unis à Kigali, ont contribué à travestir l’histoire, avant que cette même ambassade ne rectifie sa position le 4 février 2000.
Cette négation constitue une seconde blessure, une insulte à la mémoire des victimes et à la douleur des survivants. Comme le dit Primo Levi, survivant de la Shoah : « Celui qui nie Auschwitz serait prêt à recommencer Auschwitz ». De la même manière, nier Kasika, c’est préparer le terrain à de nouvelles tragédies.
L’appel de la jeunesse Nyindu
Aujourd’hui, la jeunesse Nyindu, porteuse de la mémoire de ses ancêtres et messagère des générations futures, élève sa voix. Nous interpellons la nation congolaise et la communauté internationale :
Comme le déclarait Desmond Tutu : « Sans justice, il ne peut y avoir de réconciliation » (No Future Without Forgiveness, 1999).
Un peuple marginalisé mais résilient
Nous, peuple Banyindu, marginalisé et oublié dans la gestion de la République, mais véritables résistants de tout temps, constatons avec amertume que le gouvernement central n’a jamais pensé à nous. Depuis trente ans, presque aucun représentant Nyindu n’a été nommé dans les hautes instances de l’État, tandis que les bourreaux de notre peuple continuent parfois d’être reconduits dans des postes de responsabilité, comme si, pour reprendre nos propres mots, « le critère de sélection était d’avoir les mains souillées de sang ».
Malgré ce traitement injuste, nous déclarons solennellement que nous ne cesserons jamais de réclamer la vérité, la justice et la réparation. Car, comme l’a dit Élie Wiesel, rescapé des camps nazis : « Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde par le silence». Oublier Kasika, c’est accepter que l’horreur se répète.
Une mémoire qui résiste
Nous ne dérogerons jamais à notre devoir sacré de défendre la patrie, malgré les tentatives d’étouffement de certains politiciens marionnettes des étrangers.
Les Banyindu demeurent fermement engagés sur tous les fronts de la résistance face à l’agression. Nos pensées les plus sincères accompagnent nos vaillants compatriotes des forces Wazalendo, actuellement en position sur la ligne de front.
Nous saluons avec émotion et respect le courage du Général Nikiriba, du Général Kakobanya Nakalambi, ainsi que de tous les résistants qui, depuis les profondeurs de nos forêts, se dressent en rempart pour défendre l’intégrité de notre territoire et la dignité nationale.
C’est grâce à leur bravoure que l’ennemi n’a, jusqu’à présent, pas réussi à s’emparer du territoire de Mwenga, l’un des plus riches et stratégiques de toute la province du Sud-Kivu.
Notre mémoire est notre arme, notre dignité est notre force, et notre justice sera notre victoire.
Kasika ne doit pas rester un génocide oublié. Le sang versé appelle la vérité, la mémoire exige la justice, et les survivants réclament réparation.
✍️ Par Ernest Mukamba Mbilika
Représentant de la communauté Banyindu au Lualaba.
Vraiment que l'état pense à ces recommandations car nous sommes oublié sur tout le plans,que la justice soit faite.
Vraiment que l'état pense à ces recommandations car nous sommes oublié sur tout le plans,que la justice soit faite.
Vraiment que justice soit faite.
Au-travers ce cri patriotique nous voulons que justice soit faite
Un peuple qui ne se rebelle pas, accepté sa misère.
Le jour où la République Démocratique du Congo va retrouver son identité, les auteurs de ce génocide seront jugés
Bonjour mes membres du sang Je suis heureux de votre publication C'est votre frère Nyindu de l'Ituri Traducteur de la Bible en langue Kinyiindu
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