Dans une déclaration politique rendue publique ce vendredi 5 décembre, le Mouvement "Sauvons la RDC" rejette la légitimité du président Félix Tshisekedi à engager la République démocratique du Congo dans l’accord de paix signé avec le Rwanda, le 4 décembre à Washington, sous médiation des États-Unis.
Signée par plusieurs figures de l’opposition et de la société civile, dont Augustin Matata Ponyo, Franck Diongo, Raymond Tshibanda, et d'autres, la déclaration dénonce un processus mené "hors du peuple", sans transparence ni inclusion, et dont les termes n’ont pas été soumis au débat national.
Le texte critique fermement le contexte dans lequel l’accord a été conclu, évoquant le "hold-up électoral de décembre 2023" qui, selon eux, a plongé le pays dans une crise politique, sécuritaire et sociale majeure. Pour le mouvement, cette crise entame profondément la légitimité du pouvoir actuel, rendant caduque toute décision majeure prise en son nom, y compris la signature d’un accord de paix international.
« Ce processus, conclu de manière précipitée et sans consultation populaire, porte en lui les germes de sa propre inefficacité », peut-on lire dans le document.
Le mouvement pointe également l’ironie de chercher la paix à l’extérieur du pays pendant que, sur le plan interne, les actes de gouvernance alimentent divisions, stigmatisations et frustrations au sein de la population.
La déclaration met en garde contre un accord qui ne prendrait pas en compte les causes profondes des conflits dans l’est du Congo, notamment les ingérences extérieures, la faiblesse institutionnelle et la crise de gouvernance.
"Sauvons la RDC" appelle à l’unité nationale et à la mobilisation citoyenne pour ce qu’il qualifie de "véritable lutte pour la souveraineté et la dignité du peuple congolais".
Le mouvement réaffirme son engagement à poursuivre ce combat jusqu’à la restauration d’un "Congo libre, juste, souverain et démocratique".
Une contestation politique forte, qui intervient dans un contexte où la situation sécuritaire reste fragile dans l’Est du pays, et alors que l’accord de Washington était censé ouvrir une nouvelle voie vers une paix durable entre la RDC et le Rwanda.
