Alors que les tensions sécuritaires persistent dans l’Est de la République démocratique du Congo, le gouvernement congolais opte pour une approche résolument non militaire face à la question sensible des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
C’est ce qu’a affirmé la ministre d’État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, lors d’un point presse tenu à Kinshasa ce jeudi 03 juillet.
« Il s’agit avant tout de sensibiliser les FDLR, qui sont de nationalité rwandaise, à la possibilité de retourner dans leur pays et d’y être pris en charge par la commission de démobilisation du Rwanda, en vue de leur réintégration dans la société rwandaise », a-t-elle déclaré.
Mais la ministre n’écarte pas l’option militaire. « Si nous voyons que c’est une étape qui a beaucoup de succès et qu’il ne reste que des poches de résistance, alors, évidemment, ceux qui ne voudront pas se rendre feront face à des opérations militaires », a-t-elle averti. Elle a également rappelé que le pays disposait déjà d’un « éventail de précédents », citant les opérations conjointes avec la MONUSCO et d’autres initiatives bilatérales comme les « opérations Moudjaouetu » menées avec Kigali dans le passé.
Cette déclaration intervient dans le sillage de l’accord de paix signé le 27 juin à Washington entre la RDC et le Rwanda, sous médiation américaine. L’accord prévoit notamment la neutralisation des groupes armés étrangers, dont les FDLR, mais sans recourir immédiatement à la force.
Selon les termes de l’accord, un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire doit être mis en place pour superviser les efforts de désarmement et de retour volontaire des combattants. Ce mécanisme inclura des représentants de la RDC, du Rwanda, ainsi que des observateurs internationaux pour garantir la transparence du processus.
Si cette approche pacifique est saluée par certains partenaires internationaux, elle suscite aussi des interrogations. Les FDLR, accusés par Kigali d’être à l’origine de nombreuses incursions armées, sont considérés comme un prétexte récurrent aux interventions militaires rwandaises sur le sol congolais.
Des analystes estiment que la réussite de cette stratégie dépendra fortement de la coopération effective du Rwanda et de la capacité de Kinshasa à convaincre les combattants de déposer les armes sans recours à la force.
