Le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est arrivé ce mercredi dans la capitale américaine pour participer à une rencontre diplomatique cruciale. À la Maison Blanche, ce jeudi 4 décembre, il prendra part à une réunion tripartite avec ses homologues Donald Trump (États-Unis) et Paul Kagame (Rwanda), en marge de la cérémonie de signature d’un accord de paix censé mettre un terme à la guerre qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo.
L’accord, fruit des négociations menées dans le cadre des processus de Washington et de Doha, vise à répondre aux aspirations de paix des populations de Goma, Bukavu, Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et d’autres localités meurtries par des années de violences armées. Mais derrière les sourires diplomatiques, les tensions restent vives.
Un accord attendu, mais contesté
Présenté comme une avancée majeure, ce texte suscite pourtant des interrogations. Plusieurs voix au sein de la société civile congolaise dénoncent un processus opaque, où les intérêts géopolitiques et économiques des puissances régionales et internationales semblent primer sur les besoins de sécurité des populations locales.
Alors que les rebelles de l’AFC-M23 poursuivent leur progression sur le terrain, malgré la résistance des FARDC et des groupes d’autodéfense, certains observateurs redoutent que cet accord ne soit qu’un compromis fragile, davantage tourné vers la stabilisation des flux miniers que vers la pacification durable du territoire.
Une rencontre à forts enjeux
La présence conjointe de Donald Trump, Paul Kagame et Félix Tshisekedi à la Maison Blanche symbolise l’importance stratégique de cet accord pour les États-Unis, soucieux de sécuriser leur accès aux ressources critiques de la région. Pour Tshisekedi, il s’agit d’un pari diplomatique risqué: obtenir des garanties de paix sans céder sur la souveraineté nationale.
À quelques heures de la signature, une question reste en suspens: cet accord marquera-t-il enfin un tournant pour l’Est congolais, ou ne sera-t-il qu’un nouvel épisode dans la longue série des promesses non tenues?
Roger AMANI
