Ce jeudi 24 juillet, la République Démocratique du Congo et le Rwanda ont procédé à la signature d’un communiqué conjoint à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, sous la médiation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).
Un acte diplomatique lourd de symboles, dans un climat géopolitique toujours instable entre les deux voisins.
Selon les informations obtenues par Express Média, le document officiel a été signé à l’issue de deux jours de travaux d’experts, du 22 au 24 juillet, marquant la fin d'une réunion ministérielle de haut niveau.
La délégation congolaise était conduite par Jacquemain Shabani Lukoo Bihiango, vice-premier ministre en charge de l’Intérieur. Le Rwanda devait être représenté par son ministre chargé de la Gestion des Urgences, remplacé en dernière minute par le général Karamba, ambassadeur plénipotentiaire, en raison de la chute du gouvernement rwandais survenue la veille.
Les deux États ont convenu:
- De rechercher des solutions durables pour les réfugiés rwandais en RDC et congolais au Rwanda
- De respecter les principes de non-refoulement, conformément au mandat du HCR
- De renforcer la coordination bilatérale et régionale
- De s’appuyer sur deux éléments-clés:
- L’accord de paix de Washington entre Kinshasa et Kigali
- La déclaration de principes signée le 19 juillet 2025 à Doha entre Kinshasa et le mouvement M23-AFC
Si le communiqué affiche une volonté politique, les enjeux restent explosifs. Le conflit dans l’Est de la RDC continue d’alimenter des déplacements massifs de populations. Kinshasa accuse toujours Kigali de soutenir le M23, tandis que Kigali dénonce un environnement hostile pour ses ressortissants en RDC.
Ce texte pourrait offrir un cadre de désescalade, mais rien n’indique pour l’instant que la dynamique diplomatique résistera aux soubresauts militaires et aux tensions internes de part et d’autre.
