Le Conseil d’État a officiellement lancé son année judiciaire 2025-2026 ce jeudi 13 novembre lors d’une cérémonie solennelle dans la salle des congrès du Palais du Peuple, à Kinshasa, en présence du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Magistrat suprême du pays. Un événement marquant, placé sous le signe du renforcement de la justice administrative en RDC.
Dans son discours, la Première Présidente du Conseil d’État, Brigitte Nsensele wa Nsensele, a insisté sur la nécessité d’appliquer rigoureusement le recours administratif préalable obligatoire, qu’elle considère comme un levier essentiel de la bonne gouvernance. Ce mécanisme permet, selon elle, à l’administration de réexaminer ses décisions avant toute procédure judiciaire, désengorgeant ainsi les juridictions et favorisant une résolution plus rapide des conflits.
Elle a également salué l’engagement du Chef de l’État en faveur de l’État de droit, notamment en matière de promotion du genre au sein des institutions judiciaires.
Elle a en outre lancé un double appel : d’une part, finaliser l’installation des juridictions administratives dans toutes les provinces, et d’autre part, délocaliser le siège du Conseil d’État, actuellement jugé inadapté.
Le Procureur général près le Conseil d’État, Jean Paul Mukolo Nkokesha, a pour sa part tiré la sonnette d’alarme sur l’abus croissant des procédures en référé, souvent utilisées à des fins dilatoires ou de complaisance. Il a plaidé pour une sélection plus rigoureuse des recours, afin de garantir l’efficacité du système judiciaire administratif et d’éviter la saturation.
Cette rentrée judiciaire ouvre ainsi un nouveau chapitre pour la justice administrative congolaise, appelée à jouer un rôle crucial dans la consolidation de l’État de droit et la modernisation de l’administration publique.
Abdoul ULAFIA
