*La société civile s’indigne du lancement prématuré du trafic sur une route encore en chantier
Un incident préoccupant est survenu hier dimanche 16 novembre sur l’axe routier Kananga–Kalamba Mbuji, en pleine réhabilitation au Kasaï-Central. Lors d’une ronde de terrain effectuée hier , un bus Transco de grande capacité s’est enlisé dans la boue au niveau du village Kalunga Mpoyi, à mi‑parcours entre la ville de Kananga et Kalamba-Mbuji.
Le véhicule, en provenance de Kananga, était engagé sur cette route nationale encore non achevée, transformée prématurément en couloir de commerce par décision provinciale.
L’enlisement de ce bus dans un sol encore meuble, rendu impraticable par les récentes pluies, a provoqué l’intervention manuelle des jeunes du village, qui ont dû extraire la boue à la pelle pour tenter de libérer le mastodonte. Une scène surréaliste dans une zone censée être sécurisée, sous chantier, et donc interdite à la circulation régulière, selon les normes d’ingénierie routière.
Une décision prématurée des autorités provinciales ?
Ce que déplorent tant les riverains que les membres de la société civile, c’est la décision controversée des autorités provinciales qui ont lancé les activités commerciales sur ce tronçon avant l’achèvement total des travaux.
D’après les constats recueillis sur place, la route Kananga–Kalamba Mbuji demeure un chantier ouvert, non encore consolidée pour supporter le trafic de gros véhicules, a fortiori les bus de transport en commun de type Transco, dont le poids excède la capacité d’absorption d’un sol encore instable.
« Nous ne comprenons pas pourquoi les Transco ont été retirés de la ville pour être directement déployés sur une route encore en chantier. Ce n’est ni logique, ni responsable », confie un acteur de la société civile, sous anonymat. Une incompréhension partagée par de nombreux habitants de Mombela, confrontés aux effets secondaires de cette décision : érosion naissante, formation de bourbiers, dégradation accélérée du tracé en construction, sans parler des retards dans les livraisons commerciales.
Risque d’érosion et dénigrement des entreprises de construction ?
Les images et témoignages recueillis laissent entrevoir des conséquences environnementales lourdes, notamment l’apparition de puits et de têtes d’érosion, dans une zone déjà vulnérable. Un tel affaissement du terrain pourrait compromettre durablement les travaux des entreprises chinoises chargées de la modernisation de cet axe stratégique.
Certains observateurs vont plus loin, dénonçant une stratégie de mise en échec volontaire : « On nous prépare à dire demain que les entreprises en charge du chantier ne travaillent pas efficacement, alors que c’est l’irresponsabilité politique qui met tout en péril. Une route en construction n’est pas une route ouverte », a lancé un ingénieur civil de passage dans la zone.
Un appel à la responsabilité et à la transparence
Face à cette situation alarmante, les appels se multiplient pour demander la suspension immédiate du trafic sur cette route, jusqu’à l’achèvement complet des travaux. La société civile réclame une clarification urgente de la part du ministère provincial des Infrastructures, quant aux motivations ayant conduit à ce lancement précipité du service Transco sur un axe non réceptionné.
L’opinion publique s’interroge également sur la gestion des biens publics et la sécurité des passagers, alors que ces bus sont censés symboliser un service moderne, efficace et sécurisé du transport public en RDC.
Le cas du bus enlisé à Kalunga Mpoyi constitue un signal d’alarme fort quant à la gestion des infrastructures publiques en phase de réhabilitation. L’impatience politique ne saurait justifier la mise en péril d’un projet d’une telle importance pour la connectivité et le développement du Kasaï Central.
Stony Mulumba Sha Mbuyi
