Depuis plusieurs jours, un silence inhabituel s’est installé autour de la présidence rwandaise. Le compte X (anciennement Twitter) de la Présidence ne publie plus, et Paul Kagame, président du Rwanda depuis 2000, semble absent de la scène publique. Une situation qui alimente les spéculations, d’autant que la dernière apparition documentée du chef de l’État remonte à sa visite officielle en Algérie le 3 juin 2025.

Une absence qui suscite l'inquiétude

Dans l’ère numérique où tout est scruté en temps réel, ce mutisme intrigue. Tandis que certains évoquent une éventuelle hospitalisation à l’étranger notamment en Allemagne aucune preuve tangible ne permet de confirmer une maladie, encore moins un décès. Ce vide communicationnel alimente la rumeur, mais aussi les analyses politiques les plus prudentes.

Kinshasa réagit: une voix de l’opposition s’exprime

En République démocratique du Congo voisine, la situation ne passe pas inaperçue. L’opposant congolais Eugène Diomi Ndongala n’a pas tardé à réagir publiquement via son compte X. Il y a livré une déclaration forte : « Kagame n’est peut-être pas mort physiquement, mais il est en train de mourir politiquement. Les animateurs de son régime le savent et s’organisent déjà pour sa succession politique. »

Une prise de parole qui traduit l’importance perçue de Kagame dans la région des Grands Lacs, et l’impact potentiel de son retrait réel ou supposé sur les équilibres géopolitiques. Pour certains analystes, cette remarque pourrait signaler l’ouverture d’une ère post-Kagame, une hypothèse que d’autres jugent encore prématurée.

Kigali: prudence et rumeurs

À Kigali, aucune déclaration officielle n’est venue apaiser les doutes. Le gouvernement garde le silence, et dans les couloirs du pouvoir, aucune information crédible ne filtre. Est-ce une stratégie de gestion de crise? Une période de repos politique? Ou les signes d’un glissement progressif du pouvoir vers d’autres figures de l’appareil d’État?

L’avenir immédiat du Rwanda pourrait se jouer dans les coulisses. Ce flou laisse la porte ouverte aux scénarios les plus divers, y compris celui d’une transition en cours.

Le silence actuel à Kigali pourrait n’être qu’un épisode éphémère. Mais pour les observateurs, les mots d’Eugène Diomi Ndongala résonnent comme un signal : l’ère Kagame pourrait s’approcher de son crépuscule, et les lignes pourraient bouger plus vite qu’on ne le croit.