La ville stratégique d'Uvira, située dans la province du Sud-Kivu à l'est de la République démocratique du Congo (RDC), est tombée aux mains des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Cette avancée rapide a provoqué une réaction immédiate du Burundi, qui a fermé ses postes-frontières de Gatumba et Vugizo, transformant ces zones en "zones militaires".
Malgré la signature récente d'un accord de paix à Washington entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, sous médiation américaine, les hostilités ont repris. Le M23, exclu de ces négociations, a intensifié ses opérations militaires, capturant plusieurs localités dont Luvungi, Sange, Luberizi et Kiliba, avant de prendre Uvira sans résistance majeure.
La chute d'Uvira a entraîné le retrait des forces armées congolaises (FARDC), des troupes burundaises et des milices Wazalendo. Cette situation a provoqué une crise humanitaire, avec plus de 200 000 personnes déplacées depuis le 2 décembre et environ 30 000 réfugiés traversant la frontière vers le Burundi.
Le Burundi, préoccupé par la proximité d'Uvira avec sa capitale économique Bujumbura, a renforcé ses mesures de sécurité. Des sources sécuritaires burundaises ont confirmé la fermeture des frontières, bien que le ministre burundais des Affaires étrangères, Edouard Bizimana, ait démenti cette information.
La communauté internationale, notamment les États-Unis et l'Union européenne, a exprimé sa préoccupation face à l'escalade de la violence. La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a appelé à des sanctions plus sévères contre le Rwanda pour restaurer la crédibilité du processus de paix.
Cette nouvelle offensive du M23 met en évidence les défis persistants pour la stabilité de la région des Grands Lacs, malgré les efforts diplomatiques en cours.
