La localité stratégique de Luvungi, située dans le groupement Itara-Luvungi, territoire d’Uvira, est passée sous le contrôle des rebelles de l’AFC/M23 ce samedi 6 décembre, après une semaine de combats acharnés contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et leurs alliés wazalendo.
Selon des sources locales, les affrontements, qui ont débuté il y a six jours, ont rapidement gagné en intensité, affectant plusieurs villages de la plaine de la Ruzizi. Malgré une résistance farouche des forces loyalistes, appuyées par l’armée burundaise et les milices d’autodéfense locales, les rebelles ont réussi à prendre le dessus, consolidant leur emprise sur cette zone hautement stratégique.
Un exode massif des civils
La chute de Luvungi a provoqué un déplacement massif de la population. Des milliers d’habitants, fuyant les combats et les bombardements, ont trouvé refuge à Sange et dans d’autres localités voisines. Des témoins rapportent des scènes de panique, des familles séparées et des conditions humanitaires de plus en plus précaires.
« Les bombardements étaient incessants. Nous avons fui avec ce que nous pouvions porter », témoigne une habitante de Luvungi, désormais réfugiée à Sange avec ses enfants.
Un tournant dans la crise sécuritaire
La prise de Luvungi représente un revers significatif pour les autorités congolaises et un tournant dans la crise sécuritaire qui secoue l’est du pays. Cette avancée du M23/AFC, que Kinshasa accuse d’être soutenu par le Rwanda, ravive les tensions régionales et soulève des inquiétudes quant à une possible extension du conflit vers d’autres zones du Sud-Kivu.
Malgré cette perte, les FARDC assurent avoir pris des mesures pour contenir l’offensive rebelle. Le 2 décembre, les forces gouvernementales ont annoncé avoir neutralisé un drone kamikaze et détruit un char appartenant au M23, signe d’une volonté de riposte face à cette progression.
Alors que la situation reste volatile, les organisations humanitaires et les autorités locales appellent à une vigilance accrue pour protéger les populations civiles. La communauté internationale est également interpellée pour intensifier les efforts diplomatiques et humanitaires afin d’éviter une nouvelle catastrophe dans cette région déjà meurtrie par des décennies de conflits.
Roger AMANI
