La route reliant Nyunzu à Kongolo, jadis essentielle pour les échanges commerciaux entre le Tanganyika et le Nord du Haut-Lomami, est aujourd’hui dans un état de délabrement alarmant. Devenue presque impraticable, elle illustre le paradoxe d’une région riche en potentiel agricole mais étranglée par l’isolement infrastructurel.
Ce tronçon stratégique, qui permettait l’évacuation des produits vivriers vers les centres de consommation, est désormais marqué par des bourbiers, des crevasses et des passages quasi infranchissables, surtout en saison des pluies. Transporteurs et commerçants y affrontent quotidiennement des retards prolongés, des pannes en série et, dans certains cas, l’abandon de marchandises en pleine brousse.
À cette dégradation physique s’ajoute un fléau administratif : l’érection anarchique de barrières illégales par des groupes non identifiés ou des services incontrôlés. Ces péages clandestins imposent des taxes arbitraires, freinant lourdement le commerce local et étranglant les petits opérateurs économiques.
« C’est un calvaire. Parfois, il faut deux à trois jours pour faire moins de 100 kilomètres », déplore un chauffeur éreinté.
Face à cette situation, les communautés riveraines, les transporteurs et les acteurs économiques lancent un appel pressant aux autorités : la réhabilitation de la route Nyunzu–Kongolo doit devenir une priorité nationale. Au-delà d’un simple axe routier, c’est toute une région qui attend de renouer avec le développement.
Isaac Ngoy Somwe
