En visite officielle de courte durée en Serbie, le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a rencontré le jeudi 27 novembre dernier la diaspora congolaise vivant dans ce pays. Au cœur des échanges : la situation sécuritaire dégradante dans l’Est de la RDC et les processus de paix en cours à l’échelle régionale et internationale.
Lors de cette rencontre, le président Tshisekedi a annoncé sa volonté de se rendre prochainement à Washington pour entériner un accord de paix conclu sous l’égide du président américain Donald Trump, en présence de son homologue rwandais Paul Kagame. Il a fermement rejeté toute possibilité d’intégration des rebelles du M23-AFC dans les Forces armées congolaises.
« Je me rendrai à Washington pour entériner l’accord signé avec le Rwanda sous l’égide des États-Unis. Mais ne vous laissez pas berner : on ne fera ni brassage ni mixage », a-t-il affirmé devant ses compatriotes à Belgrade.
Félix Tshisekedi a également tenu à rassurer sur les effets attendus de l’accord, notamment en matière de restauration de l’autorité de l’État et d’intégration régionale. Il a insisté sur le fait que l’adhésion à des mécanismes d’intégration ne saurait se faire au détriment de la souveraineté nationale.
« On ne fait pas de commerce régional sans paix ni confiance rétablie. Le respect des accords passe par le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais », a-t-il martelé.
Alors que Kinshasa mise sur les pourparlers de Doha et de Washington pour ramener la paix dans l’Est du pays, le président rwandais Paul Kagame a jeté un pavé dans la mare en déclarant, lors d’une conférence de presse, que « la RDC ne montre aucune volonté de répondre aux revendications des rebelles », laissant ainsi planer un doute sur la mise en œuvre effective de l’accord de Washington.
Cette sortie médiatique, perçue comme une manœuvre de justification de l’occupation prolongée des territoires congolais par le M23, s’inscrit dans un contexte où de nombreux rapports de l’ONU pointent l’implication directe du Rwanda dans le conflit.
Dieumerci Matu Chub
