Le Vice-Premier Ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, a été convoqué au Conseil National de Sécurité suite à ses récentes déclarations concernant l'état financier de la République Démocratique du Congo.

Lors de cette rencontre, il lui a été demandé de s'abstenir de tout commentaire public sur la situation financière du pays. Cette convocation fait suite à ses propos sur une dette de 16 milliards de dollars contractée par la RDC, soulevant des préoccupations quant à la transparence et à la gestion des finances publiques.

Cette situation intervient alors que M. Muzito a récemment présenté un avant-projet de budget pour l'exercice 2026, s'élevant à 20,3 milliards de dollars américains, soit une augmentation de 14,8 % par rapport à l'année précédente.

Ce budget vise à doubler les recettes courantes d'ici 2028, en les portant de 8,5 milliards USD en 2023 à 17 milliards USD en 2028. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement prévoit une stratégie ambitieuse de mobilisation et de réforme des finances publiques, avec une pression fiscale projetée à 12,6 %. 

Dans la configuration des dépenses, l'avant-projet prévoit 4,4 milliards USD pour les rémunérations et 6,6 milliards USD pour les investissements, reflétant la volonté de l'exécutif de renforcer les infrastructures et d'améliorer les conditions salariales des agents publics. 

La convocation de M. Muzito au Conseil National de Sécurité souligne les tensions existantes au sein du gouvernement concernant la communication sur les finances publiques. Alors que le Vice-Premier Ministre s'efforce de mettre en œuvre des réformes budgétaires ambitieuses, cette situation met en lumière les défis liés à la transparence et à la gestion de la dette publique en RDC.

Il est essentiel que les autorités congolaises trouvent un équilibre entre la nécessité de réformes économiques et la gestion prudente de l'information financière, afin de maintenir la confiance des citoyens et des partenaires internationaux.

Isaac Ngoy Somwe