La situation sociale des enseignants du territoire de Nyunzu a dégénéré en violents affrontements et actes de vandalisme ce mardi 21 octobre, indique radio Okapi. Excédés par le non-paiement de trois mois d’arriérés de salaires (août, septembre et octobre 2025), dont le blocage est attribué à la banque Afriland First Bank, les professionnels de la craie ont exprimé leur colère de manière radicale.

La manifestation, initialement organisée pour réclamer le paiement immédiat de leurs dus, a rapidement viré au chaos. Les enseignants, poussés par la frustration, se sont livrés à des actes de vandalisme ciblant les symboles de l'autorité locale de l'éducation notamment : le bureau du groupe scolaire Mulongo a été vandalisé; et la résidence du sous-proved de l’EPST Nyunzi 1 a également été prise pour cible par les manifestants en colère.

Des témoins rapportent que plusieurs manifestants ont exprimé leur exaspération en scandant des chants de protestation et en brandissant des branches. Malheureusement, la situation a donné lieu à des affrontements, au cours desquels plusieurs enseignants ont été blessés.

Le Syndicat des enseignants de Nyunzu confirme la colère légitime du corps enseignant. Rashidi Fataki Abdallah, porte-parole de la structure, explique que la patience est à bout, notamment après un incident qui a exacerbé les tensions : les agents payeurs, pourtant arrivés du centre du territoire, ont quitté Nyunzu sans verser les salaires attendus par une grande partie des enseignants.

L’autorité éducative locale corrobore ce point. Ernest Mwamba, le sous-proved de l’EPST Nyunzi 1, a déploré les actes de vandalisme, mais a souligné l’inégalité dans le processus de paie qui a alimenté la tension : il confirme que les agents payeurs n’ont payé qu’une partie des enseignants de l’intérieur du territoire, laissant de côté ceux de la cité de Nyunzu.

L'origine du blocage des salaires est clairement désignée : Afriland First Bank. Le retard de paiement de trois mois est particulièrement lourd de conséquences pour ces familles qui se retrouvent dans une précarité extrême.

Face à la violence des événements, les autorités provinciales du Tanganyika et la hiérarchie nationale de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) sont appelées à une intervention d’urgence pour assurer le déblocage immédiat des trois mois d’arriérés de salaires; mener une enquête transparente sur les raisons du blocage de la paie par la banque; et garantir la sécurité et la dignité des enseignants.

La persistance de ces problèmes de paie met gravement en péril la stabilité sociale et le fonctionnement du système éducatif dans le territoire de Nyunzu.

Stony Mulumba Sha Mbuyi