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En RDC, les alliances politiques sont aussi stables qu’un château de cartes en pleine tempête. En l’espace de 48 heures, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, est passé du statut d’allié stratégique à celui de cible à abattre.
Une pétition pour sa destitution, partie d’une poignée de signatures, a explosé en un raz-de-marée parlementaire. Le message est clair: la main de Tshisekedi s’est retirée, et Kamerhe est désormais seul face aux loups.
Ce coup de théâtre n’est pas un accident. L’élection de Kamerhe à la tête de l’Assemblée n’était déjà qu’un compromis bancal, né de tractations internes à l’Union sacrée. Une victoire en apparence, mais en réalité une bombe à retardement. Les primaires face à Mboso avaient révélé les fissures, les rancunes, les ambitions contrariées. Et dès son installation, Kamerhe a été pilonné par ses propres “alliés” de l’UDPS, comme si sa présence dérangeait plus qu’elle ne rassurait.
Mais le plus glaçant dans cette affaire, c’est le silence du président. Tshisekedi, pourtant maître du jeu, a choisi de ne pas bouger. Pas un mot, pas un geste pour calmer les esprits ou soutenir son partenaire. Et lorsque Kamerhe a demandé audience, espérant un signe, il n’a reçu qu’un abandon en règle. Une main tendue ignorée, suivie d’une avalanche de signatures réclamant sa chute.
Ce lâchage en plein vol révèle une vérité brutale: en RDC, la loyauté est une monnaie périssable. Kamerhe, longtemps perçu comme un homme de confiance, se retrouve broyé par un système où les alliances sont jetables et les ambitions voraces. L’Union sacrée, censée incarner l’unité, se délite sous nos yeux, minée par des guerres intestines qui menacent la stabilité du pays.
Ce n’est pas juste une crise politique. C’est une démonstration de force, une purge déguisée, un avertissement à tous ceux qui croient encore aux pactes d’honneur. Tshisekedi n’a pas seulement lâché Kamerhe — il a envoyé un signal: dans son camp, personne n’est intouchable.
Roger AMANI
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