La province de la Tshopo traverse une période d’instabilité politique prolongée, marquée par une insécurité croissante et des craintes de trahison. Dans une interview faite ce jeudi 13 décembre 2025, Franck Linaito, vice-président de la société civile forces vives de la Tshopo, a livré une analyse sans complaisance de la situation, appelant à l’unité et à une vigilance accrue de la population.
Face à la recrudescence des hostilités dans l’Est de la République démocratique du Congo, notamment après la prise d’Uvira, Franck Linaito redoute une éventuelle chute de Kisangani. Selon lui, l’existence présumée de traîtres au sein des institutions nationales et provinciales pourrait faciliter une telle issue pour cette ville martyre.
« Nous pouvons dormir et nous réveiller en apprenant que Kisangani est tombée, sans être surpris », a-t-il déclaré, évoquant l’existence d’un groupe de traîtres qui trahissent la nation dont l’influence se ferait sentir jusque dans les provinces.
Pour le vice-président de la société civile, une grande partie de l’instabilité actuelle découle du flou juridique qui paralyse l’exécutif provincial depuis la déchéance du gouverneur sortant. La gestion de la province par des autorités intérimaires successives est, selon lui, un facteur aggravant dans ce contexte sécuritaire fragile.
« Quand on est géré par des intérimaires et des intérimaires, ils ont toujours des compétences et des décisions limitées. Avec les vents qui nous arrivent, il n’est pas bon que la Tshopo soit dirigée par des intérimaires », a insisté Franck Linaito.
Il a ainsi exhorté la Cour constitutionnelle et la Cour de cassation à se prononcer le plus tôt possible afin de clarifier définitivement la situation juridique du gouverneur déchu. Une telle décision permettrait, selon lui, d’exiger de la CENI l’organisation rapide des élections provinciales.
Abordant le thème sensible de la trahison, le responsable de la société civile a adressé une mise en garde sévère à tout Congolais qui collaborerait avec l’ennemi.
« Ils doivent retenir une chose, la trahison. Le prix de la trahison n’a toujours été que la mort », a-t-il martelé.
Il a ajouté que même en l’absence de sanctions immédiates, les conséquences de tels actes pèseraient lourdement sur les générations futures, allant jusqu’à prédire un sort tragique pour les collaborateurs.
S’exprimant au nom de la société civile forces vives de la Tshopo, Franck Linaito a appelé la population à une mobilisation générale et à une vigilance permanente. Il a notamment invité les citoyens à dénoncer tout mouvement ou comportement suspect.
« Tout mouvement, s’il se peut, doit être dénoncé. Nous commençons à avoir des doutes sur certaines autorités, servent-elles réellement la nation ou l’ennemi ? », s’est-il interrogé.
La société civile exhorte enfin les institutions judiciaires à sortir la province de la Tshopo de son marasme politique actuel, estimant qu’une gouvernance claire et légitime est indispensable pour faire face aux défis sécuritaires qui menacent la région.
Abdoul ULAFIA
