Dans un développement judiciaire majeur, l'Assemblée provinciale de la Tshopo a saisi le Procureur Général près la Cour de Cassation ce mercredi 5 novembre pour exiger des poursuites à l’encontre de Paulin Lendongolia, le gouverneur de province récemment destitué. Cette démarche fait suite à des accusations graves de détournement de fonds publics et de gestion irrégulière des ressources provinciales.
Les investigations menées par les commissions parlementaires de la Tshopo ont révélé des irrégularités financières massives pendant le mandat de Lendongolia. L’accusation la plus sérieuse concerne un détournement présumé de plus de 517 000 dollars, initialement alloués pour la réhabilitation de la route nationale n°4. Selon les députés, la répartition des fonds a été manipulée, et des surfacturations ont gonflé le coût du kilomètre de route, évalué à 63 500 dollars, bien au-dessus des estimations standards qui varient entre 12 000 et 20 000 dollars. Résultat : un total de 1 217 478 dollars pour seulement 11 kilomètres réalisés.
Outre cette affaire de réhabilitation routière, Lendongolia est également accusé de détournement de plus de 100 000 dollars provenant de la quotité provinciale au sein de l’Office Congolais de Contrôle (OCC). L’Assemblée provinciale met également en lumière un contrat gré à gré suspect entre Lendongolia et l’entreprise Impact Business Company, une société qu’il pourrait potentiellement contrôler. Ce contrat aurait été utilisé pour détourner des fonds destinés à la modernisation du stade Lumumba de Kisangani, ainsi qu'à l’achat de véhicules destinés aux membres du gouvernement provincial et du bureau de l'Assemblée, des acquisitions jugées irrégulières.
D'autres disparitions ont été signalées, notamment des fonds destinés à la taxe conventionnelle pour la voirie urbaine, ainsi que la disparition de dix camions SinoTruck et cinq niveleuses, censés être utilisés pour l’entretien des infrastructures routières de la Tshopo.
L’Assemblée provinciale a donc pris l’initiative de porter ces accusations devant la justice, espérant que l'enquête déterminera les responsabilités dans cette affaire qui continue de soulever de vives inquiétudes quant à la gestion des fonds publics dans la province.
Abdoul ULAFIA
