Cookies Consentement

Ce site web utilise des cookies pour vous aider à bénéficier d'une expérience de navigation supérieure et plus pertinente sur le site web. En savoir Plus...

POLITIQUE

Publié le Mercredi 02 avril 2025

Nombre de lectures: 825

Une année de gouvernance sous Judith Suminwa : Bilan et perspectives de l’expérience de la primature féminine en RDC

Le 1er avril 2024, la République Démocratique du Congo a vécu un moment historique avec l’accession de Judith Suminwa à la primature. Ce fut la première fois dans l’histoire du pays qu’une femme prenait les rênes du gouvernement, une avancée significative dans la quête de la parité et de l’émancipation des femmes. Un an après cette prise de fonction, il est légitime de se poser la question : quelle est la performance du gouvernement Suminwa et est-ce qu’elle a su être à la hauteur des enjeux complexes auxquels la RDC fait face ? 

La nomination de Judith Suminwa à la primature a été perçue comme un pas en avant pour la RDC, une nation encore marquée par de fortes inégalités de genre. Suminwa, ancienne ministre du plan est vue comme une femme forte, capable de porter des réformes nécessaires à un pays en pleine mutation. Cependant, bien que sa nomination ait été saluée comme un symbole fort de modernisation et de progression dans la lutte pour les droits des femmes, sa gestion a été scrutée avec attention.

En 2024, à la suite de sa nomination, Suminwa a annoncé de nombreuses réformes, parmi lesquelles la priorité à la numérisation du secteur public, l’amélioration des infrastructures de base et la lutte contre la corruption. Ces projets avaient pour objectif de moderniser les structures gouvernementales tout en visant un développement plus inclusif. Mais après un an de gouvernance, l’évaluation de ces projets reste partagée.

Les avancées et les défis de la gouvernance Suminwa


L’un des points positifs de l’action de Judith Suminwa réside dans sa gestion de la crise sécuritaire en RDC. Dès le début de son mandat, elle a dû faire face aux nombreux défis sécuritaires, particulièrement dans l’Est du pays, où les combats entre les FARDC et les groupes armés continuent. Ses efforts pour coordonner la réponse nationale et son appel à une collaboration régionale ont été salués par des analystes politiques, qui soulignent la diplomatie pragmatique de la primature.

Selon un rapport publié par le Ministère de la Défense, sous sa direction, la RDC a également enregistré des progrès dans les relations diplomatiques avec les pays voisins, notamment en ce qui concerne la question du retrait des forces étrangères présentes sur le territoire congolais.

Mais la gouvernance de Suminwa n’a pas été exempte de critiques. La question de l’absence de réformes structurelles profondes pour renforcer l’État de droit reste un point faible. La RDCongo Press Agency (DPA), dans un article du 15 janvier 2025, déplorait un manque de progrès concret dans la lutte contre la corruption, malgré les engagements fermes du gouvernement de Suminwa. De plus, les promesses de réformes judiciaires et administratives semblent avoir été freinées par des obstacles institutionnels importants, tels que la résistance de certains acteurs politiques et des fonctionnaires.

Le volet social n’a pas été davantage à la hauteur des attentes, particulièrement en ce qui concerne l’amélioration des services publics et la répartition équitable des ressources.

La Fondation 5%, une organisation congolaise de défense des droits humains, a dénoncé à plusieurs reprises la lenteur de la mise en œuvre des politiques publiques visant à améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables.

Le gouvernement Suminwa, un bilan en demi-teinte


Une année après la prise de fonction de Judith Suminwa, le bilan de son action à la tête de la primature reste contrasté. D’un côté, elle a réussi à s’imposer comme une figure politique influente, consciente des enjeux géopolitiques et sociaux du pays. Sa volonté de réformer le secteur public et de moderniser les infrastructures reste un acquis important. De l’autre, les défis sécuritaires et économiques, ainsi que le manque de réformes profondes dans la gouvernance de l’État, laissent planer des doutes sur la capacité de la RDC à sortir de la crise.

Au final, le gouvernement Suminwa a certes amorcé des changements importants, mais ces progrès semblent trop fragiles face à la complexité des défis structurels de la RDC.

L’année 2025 s’annonce décisive pour la suite de son mandat, avec la mise en œuvre de nouvelles réformes essentielles, notamment en matière de sécurité et de justice, qui détermineront si son bilan restera dans l’histoire comme un tournant pour la RDC ou comme une occasion manquée.

POLITIQUE

Publié le Mercredi 02 avril 2025

Nombre de lectures: 825

0 Commentaire

Laisser un commentaire

Rubriques
POLITIQUE SOCIÉTÉ LIBRE OPINION ÉDUCATION SANTÉ SPORTS CULTURE SÉCURITÉ JUSTICE INFRASTRUCTURE DIPLOMATIE AFRIQUE MONDE ÉCONOMIE

Express MÉDIA est une plateforme en ligne dédiée à l'actualité en RDC, offrant des informations exclusives, vérifiées, certifiées et en temps réel.

© Express Média. Tous droits réservés.