Deux journalistes, Françoise Bukuru de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) également correspondante de la radio Ndenga News basée à Kalemie, et Pascal Bahunde de la Presse Africaine, ont été violemment pris pour cible mardi 9 décembre à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo.
Selon des sources journalistiques locales, les deux professionnels ont été victimes de vandalisme, d’intimidation et d’extorsion alors qu’ils couvraient un événement d’intérêt public.
Le président de la sous-section de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) à Uvira-Fizi, Patient Debaba Lufira, a confirmé l’incident et exprimé une condamnation ferme. « L’UNPC sous-section d’Uvira-Fizi condamne vigoureusement cet acte qui vient briser la plume en cette période de crise sécuritaire où la circulation de l'information est essentielle pour contrer les fausses nouvelles qui traumatisent la population », a-t-il déclaré.
Une attaque contre la liberté de la presse
Cet acte de violence survient dans un contexte sécuritaire déjà tendu dans l'Est du pays, où les journalistes font souvent face à des menaces dans l’exercice de leur mission d’information. Selon plusieurs témoins, les assaillants – non encore identifiés – se sont emparés du matériel professionnel des deux reporters, tout en les menaçant de représailles en cas de diffusion de certains contenus.
L'incident a été signalé aux autorités locales, mais à ce jour, aucune arrestation n’a été rapportée. Les victimes ont porté plainte et attendent que justice soit rendue. Françoise Bukuru, visiblement choquée, a confié que son appareil photo et son téléphone ont été saisis, tandis que Pascal Bahunde a subi une perte de documents et d'effets personnels nécessaires à son travail.
Face à cette escalade de menaces contre la presse dans des zones sensibles, l’UNPC appelle les autorités tant provinciales que nationales à garantir la sécurité des journalistes sur le terrain, conformément à la Constitution et aux engagements internationaux de la RDC en matière de liberté de la presse.
« Ces attaques répétées ne doivent pas être banalisées. Les journalistes ne sont pas des ennemis de l’État ou de la communauté. Ils sont les yeux et les oreilles du peuple. Les protéger, c’est protéger la démocratie », a insisté Patient Debaba.
Alors que les tensions persistent dans cette partie du pays, la vigilance s’impose plus que jamais. La liberté d’informer, surtout en temps de crise, est un pilier fondamental de la paix et de la cohésion nationale. La communauté des journalistes attend un signal fort du gouvernement, afin que la peur ne vienne jamais remplacer l’encre.
